La Chapada Diamantina, merveilleux bijou de la nature bahianaise

Après avoir visité les grandes villes et le littoral brésilien, nous nous dirigeons vers un grand parc naturel au cœur de l'état de Bahia, la Chapada Diamantina.

Nous arrivons à Lençois petite bourgade située à l'entrée du parc. A la descente du bus, les guides sont déjà là pour nous vendre des treks. Nous discutons avec l'un d'eux, Joao Paulo, qui nous trouvent une pousada pour la nuit aux tarifs défiants toutes concurrences.

Le lendemain, nous avons rendez vous avec Joao Paulo pour discuter de son trek. Ils nous proposent de partir avec lui pour trois jours. Seulement, pour réduire les coûts de moitié, ils nous proposent de former un groupe et donc de trouver d'autres marcheurs. Nous relevons le défi et partons alors à la recherche de touristes dans la ville. Une drôle de démarche mais faut admettre que pour payer moins chers, on est prêt à tout!

En chemin, nous rencontrons un autre gars qui se dit être guide. Il nous vend un trek mais deux fois moins chers et sans avoir besoin de trouver d'autres personnes. Un peu sceptique, nous acceptons quand même son offre et nous nous donnons rendez-vous le lendemain pour partir trois jours marcher dans la Vale do Pati.

Après ses recherches très fastidieuses, nous partons voir une cachoeira (cascade) se trouvant aux abords de la ville.  Au bout d'une petite heure de marche, nous trouvons une jolie rivière pour  pique-niquer. 

Nous rencontrons alors un couple de français, comme nous, à la recherche de la fameuse cascade. Nous décidons d'y aller ensemble. Nous voilà embarqués dans un plan galère pour trouver cette chute d'eau. Ne trouvant pas de chemin, nous remontons le cours de la rivière au milieux des rochers, ronces et mygales (aiaiai!!!). Après deux heures de marche, nous nous résignons et retournons à une cascade plus petite pour prendre un bain bien mérité.

Ensuite, nous retournons à Lençois pour prendre un demi en compagnie des deux français (la bière soulage les courbatures, c'est bien connu !). Un verre en appelant un autre, nous passons la soirée à refaire le monde. La  caïpirinha est bonne et pas cher.

Au réveil, Emilie n'arrive pas à se lever alors que nous devons partir pour marcher toute la journée. Ses cheveux ont décidé de pousser dans l'autre sens aujourd'hui. La journée va être longue !

Notre guide débarque avec un taxi et commence à nous expliquer qu'il ne peut pas venir car les autres membres du groupes sont malades, mais qu'un autre guide nous accompagne pour la journée et il nous rejoins le lendemain ... Une histoire à dormir debout...

Finalement, nous partons en voiture avec le nouveau guide surnommé Cabeça que nous ne connaissions pas. Pourquoi pas!

Après deux heures de route, nous arrivons à une autre entrée du parc. Nous voilà partis pour trois jours de trek. La première montée est particulièrement dure et les effluves de la veille ne la facilitent pas. Arrivés en haut nous découvrons un paysage extraordinaire. Ça valait le coups d'en "chier" !

Le parc National de la Chapada Diamantina est l'un des plus interéssants parc naturel du Brésil. Une très grande variété d'ecosystèmes se sont développés ici, comme le Cerrado, la Forêt Atlantique, les Champs Rupestres et la Caatinga. Les bromélias et orquidées y ont trouvé un milieu privilégié, s'adaptant au climat, à l´altitude moyenne de 1000 mètres et aux sols quartzitiques.

Les "Serras"qui culminent à 1700 m dans le massif de l' Esbarrancado offrent les grands espaces nécessaires aux félins, jaguatirica (ocelot) et puma, aux rongeurs comme le moco ainsi qu´aux seriemas (émeu), teius (lézard géant) et chevreuils.

Les massifs de quartz qui ont résisté à l'érosion depuis le pré-cambrien ont formé des tours minérales très prisées par les indiens Cariris et Maracas qui dominaient la région avant l'arrivée des premiers "bandeirantes", ces troupes exploratrices et souvent meurtrières des 16ème et 17ème siècles.

Le mont Tabor (Morrão), le Calumbi (Camelo) et le Pai Inácio défient le temps et alimentent les légendes locales.

Les villes situées autour du parc présentent de beaux exemples d'architecture coloniale datant de l'époque où l'extraction du diamant avait fait du Brésil le premier producteur mondial. Les pistes ouvertes alors par les "garimpeiros" (chercheurs de diamants) sont aujourd'hui de merveilleux chemins de randonnée.

Les principales rivières de Bahia cachent leurs sources dans les contreforts de la Chapada Diamantina. Le Paraguaçu et le Rio de Contas ont creusé de profondes vallées, avec une débauche d' imagination à la cascade de la Fumaça, dans la caverne Torrinha et au Pai Inácio.

Le parc National de la Chapada Diamantina a été décrété en 1985 et passe actuellement une phase d'organisation foncière dont la responsabilité revient au Ministère de l'environnement (ICMBio). Le centre administratif du parc est installé à Palmeiras.

Source Internet

Il nous reste deux heures de marche avant d'arriver à l'entrée de la Vale do Pati puis, à notre camps de base. Elle est considérée comme la troisième plus belle vallée d’Amérique du sud (après la vallée de l'inca et de Santiago). Le décor est vraiment magnifique.

Après une descente abrupte ( le tracé des chemins au Brésil est assez particulier: c'est tout droit dans la falaise!), nous arrivons à l'accapamento Igrejinhia. C'est un petit refuge géré par des natifs du parc où nous allons dormir deux nuits.

Nous en profitons pour faire une pause repas pour discuter un peu plus avec Cabeça. Il est natif de Lençois et travaille depuis seize ans comme guide dans le parc. Il est aussi garde mais de manière bénévole. Il a créé une association avec des amis pour la défense du parc car l'état ne met rien en place pour le protéger et préserver sa faune et sa flore.

En plus d'être très sympathique, il se double d'être un fin cuisto. Pendant ces trois jours, nous mangeons comme des rois.

Les balades vont s'enchaîner pour découvrir des cascades et des points de vues fantastiques de la vallée.

Après une dernière journée où nous parcourons plus de 28 km pour rallier la vallée do Capo, un ongle en moins et une ampoule (...), nous quittons notre guide. La fin est un peu houleuse car le guide, cachaçeiro, a bu tout le budget du trek et n'a plus de quoi payer le taxi pour finir la marche (9 km de route). Nous le dépannons pour pouvoir prendre le taxi et lui payons son billet de bus pour qu'il puisse rentrer chez lui. Quant à nous, nous restons une journée de plus à la vale do capo.

Cette dernière journée nous a épuisés, nos jambes sont bien lourdes et il nous est difficile de rejoindre le centre du village pour dîner.

Le lendemain, nous partons (cette fois, sans guide!) pour voir la Fumaça, la plus haute cascade du Brésil (380 m de chute d'eau).

Après quatre jours de randonnée magnifique nous sommes de retour à Lençois pour une journée de repos avant de reprendre la route, direction le Minas Gerais.

Comments

[alexis]

Super article !! Je pars pour la Chapada en Janvier prochain. Vous avez des "bon plans" concernant l'hébergement ? Merci d'avance !!

[nini]

Ca donne envie ! C'est magnifique !

[thibaut et cécile]

c'est le vercors à la sauce Brésilienne ! ça l'fait en tout cas !