Oh linda !
Olinda
Après 35h de bus pour traverser une bonne partie de la région Nordeste, nous arrivons à 6h du matin à Recife où Nathalie nous attend à la "rodoviaria" (gare routière). Les retrouvailles sont chaleureuses. Nathalie est une amie d'Emilie rencontrée à l'université en 2008 lors de son premier voyage au Brésil. Nous resterons chez elle pendant une quinzaine de jours à Olinda, ville voisine de Recife.
Pendant la 1/2 heure de trajet pour traverser la ville, Nathalie commence déjà à plaisanter sur les français qui venaient tout juste d'être éliminés de la coupe du monde. Cette conversation nous met dans l'ambiance, nous savions qu'à Recife nous ne pourrons pas continuer à boycotter cette coupe du monde, le football est bien trop présent et Nathalie ainsi que sa famille attachent une importance pour ce sport endoctrinant.
Nathalie vie avec sa mère dans un petit appartement à dix minutes du centre historique d'Olinda. Dès notre arrivée, nous sommes reçus comme des rois. Le petit déjeuner est déjà prêt et nous attend sur la tablr...
Nous posons bagages pour une dizaine de jours et profitons de la vie brésilienne. Nos journées, nous les consacrons à la visite de la ville ou bien à la rédaction de nos articles. Le soir, nous profitons de Nathalie et sa maman, Rosa. Nous leur proposons d’échanger nos savoirs culinaires. Romain se fait un plaisir de leur faire découvrir la gastronomie française (boeuf bourguignon, quiche lorraine, tomates à la provençale, îles flottantes, crêpes...) avec Emilie, en sa qualité de commis. Dona Rosa est une excellente cozinheira, elle nous apprend la cuisine brésilienne (feijoada, escondidinhos, couszcouz, peixe,...).
Pendant ces 15 jours, nous vivons l'expérience brésilienne à fond, un véritable bain de culture !
Les soirées sont très ritualisées: Nathalie rentre du travail à 19h, le repas est prêt, nous dînons, la télé en fond sonore. Puis, nous attendons 21h pour regarder une novela, la plus populaire du moment. Ces feuilletons à l'eau de rose présentent des personnages tous fortunés, à la peau blanche et aux physiques d’Apollon; Les noirs jouant le rôle des méchants, voleurs et violeurs. Même dans une société cosmopolite comme le brésil, les stéréotypes sont tenaces et encouragés par les médias. Ces novelas, regardées majoritairement par les classes populaires et moyennes, suscitent le désir d'une vie bourgeoise qui leur est inaccessible. Au delà de ces novelas, c'est la télé brésilienne que nous remettons en cause...elle est aussi l'opium du peuple...
Nathalie et Emilie devant une novela ...
Emilie s'autorise des plaisirs de filles avec sa copine: shopping, manucure, salon de beauté ... etc
Pendant ce temps là, Romain se forme à la consommation de la cachaça avec le père de Nathalie. Il apprendra le vocabulaire et des dictons dignes des cachaçeiros: "beber sem brindar, deis anos sem transar" ("Boire sans trinquer c'est dix années sans coucher")
Après une après-midi à échanger sur le foot et à boire de la cachaça, de la cerveja et du conhaque, il parle couramment portugais !
Le reste du temps nous profitons d'Olinda.
Olinda est l'une des plus vieilles cités brésiliennes, fondée en 1535 par le portugais Duarte Coelho. Elle reçut son titre de ville en 1537. Olinda fut alors le siège de la capitainerie de Pernambuco, mais fut incendiée par les hollandais qui transférèrent ce siège à Recife.
Elle récupéra cette fonction de capitale du Pernambouc en 1654 lorsque les portugais rétablirent leur autorité en expulsant les hollandais. En 1837, elle perdit définitivement son titre de capitale au bénéfice de Recife. (Wikipédia)
Le centre historique est installé sur une colline aux rues pavées et aux maisons colorées. Le cadre est très bucolique et donne envie de flâner et profiter de ce décor.
Les deux semaines passées chez Nathalie nous ont permis de nous plonger un peu plus dans la culture Brésilienne et les modes de vie d'une grande majorité de la population.
Le Brésil est la 8 ième puissance économique mondiale (PIB). En 6 ans, Emilie a vu la difference: le niveau de vie, dans son ensemble, a progressé, conséquence d'une forte accélération de la croissance ces dernières années et une augmentation des richesses. La classe moyenne est de plus en plus nombreuse. Ce phénomène est signe d'une mutation économique montrant aussi ses limites. Par exemple, le SMIC brésilien est de 700rbl (220€), ce qui n est pas suffisant au vue des prix des loyers et le coût de la vie en général. La solution est alors de s'installer dans des logements de fortunes, non-déclarés, aux toits menaçants à tout moment de s'effondrer..
Nathalie qui est enseignante en école primaire a fait le choix de cumuler deux emplois: une classe le matin et une classe l'après midi. Ainsi, elle peut subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Pour cela, elle donne 40h de cours par semaine préparant ses cours le soir et le week-end. C est la réalité de bon nombre d'individus de la classe moyenne. Nous avons rencontré un autre Brésilien qui nous a expliqué être coiffeur le lundi, mercredi vendredi, et thanatopracteur le mardi, jeudi et samedi.
D'apparence, le Bresil nous donne l'impression d'un pays développé mais il est le fruit de la politique ultra libérale établie dans ce pays émergeant qui attache une importance plus forte au capital qu'aux populations victimes de cette transformation sociétale.
Sur la fin de notre séjour, nous avons pu profiter un peu plus de Nathalie car elle était en grève ! :-)))) Même de l'autre coté de l'Atlantique, on retrouve des similitudes avec la France ...
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