4 jours de rêve entre le salar d´Uyuni et le sud Lipez

Un pont, une frontière, un peuple et deux mondes qui s'opposent.
Drôle d'introduction mais c'est un sentiment que nous avons partagé en traversant le pont qui relie La Quiaca ( Argentine) à Villazon (Bolivie).
Nous quittons un pays pour un autre, une culture pour une autre... seul un pont symbolise cette frontière. D'une rive à l'autre, le choc est impressionnant. D'un coté, une ville aux apparences calmes et sereines, la Quiaca, et de l'autre, une agitation, des couleurs, des senteurs, un bazar ambiant, Villazon. Jusqu'à maintenant, aucune des frontières traversées nous a fait cette même impression. Nous vivons un réel dépaysement et nous en sommes enchantés. De nouvelles aventures et nouvelles connaissances nous attendent: c'est comme si nous entrions dans un nouveau "tome" de nos pérégrinations.
La gare routière a changé d'allure et d'organisation. On entre dans une sorte d'hangar très peu lumineux. Des petits guichets sont alignés les uns à côtés des autres, les uns en face des autres. A l'intérieur, des gens crient au plus fort les destinations qu'ils proposent pour attirer un maximum de clients. Il y a peu d'informations affichées, on comprend qu'il ne faut pas lire, il suffit d'écouter.
A peine arrivés, nous trouvons un bus pour Tupiza, prochaine étape de notre voyage.
Ces premières heures en Bolivie confirment les ouï-dires: la vie est moins chère que dans les précédents pays. C'est une bonne nouvelle pour notre petit budget.
Tupiza est une des villes d'où partent les treks pour le sud-Lipez et le Salar d'Uyuni. Nous avons une journée pour organiser notre tour car, à la fin de la semaine, les fous furieux du Paris-Dakar débarquent dans la région ( Cinq cents connards sur la ligne de départ, cinq cents couillons dans leur camion, ça fait un max de blairs aux portes du désert, un paquet d'enfoirés au vent du Ténéré...pour ceux qui n´aurait pas reconnu, c´est du Renaud! :-)

Après avoir fait le tour des agences en jouant sur la date d'anniversaire d'Emilie pour espérer une petite ristourne (sait-on jamais!), nous faisons notre choix. Départ demain matin, 6 janvier, à 8h pour quatre jours dans la région.
Le lendemain, nous faisons la connaissance de notre chauffeur, la cuisinière et des deux autres passagers du 4x4. Le tour se fait en voiture et comme nous sommes pas trop habitués aux voyages organisés, on a un peur des gens avec qui on va partager notre véhicule. Rassurés, nous faisons la route avec un couple très sympathiques de Suisses francophones Camille et Benoit. Ouf pas des "relous" !
En route pour le sud Lipez!
A peine quelques kilomètres parcourus et les paysages sont déjà magnifiques.

Nous continuons notre route. Les kilomètres s’enchaînent ce qui nous laisse le temps de faire connaissance avec nos partenaires de voiture. Benoît est apiculteur et Camille est professeur spécialisée à Lausanne.

Les paysages se dévoilent devant nos yeux, tous plus beaux les uns que les autres.

Première pause repas. Nous découvrons les passagers de l'autre 4x4 avec qui nous allons faire la route. Et encore des français!!! Enfin pas vraiment ... 3 basques (Xabi, Sebastien, Maxime) et Oliv un toulousain. Ça va, ça aurait pu être pire! :-) La cuisinière, Linda, fait des merveilles avec peu de choses, le tout dans une ambiance très conviviale. Ces trois jours s'annoncent bien!

Nous reprenons la route direction la sous-préfecture, un village de 400 habitants perché à plus de 3500 mètres d'altitude. Nos compagnons basques décident de jouer au foot avec les enfants du village. On vous laisse imaginer la suite... 5 minutes d'effort et ils étaient tous à l'agonie. Faire du foot à cette altitude!! Y a que les boliviens capables d'une telle chose...

Nous continuons notre route jusqu’à une ancienne mine exploitée à l'époque de la colonisation espagnole.

Des paysages encore et encore...

Nous terminons notre première étape après plus de dix heures de voiture. Nous sommes un peu fourbus mais la beauté des paysages nous a bien occupé la journée et nous n'avons pas vu le temps passer.

Le soir, nous apprenons qu'une troisième voiture va faire le tour avec nous. Et là encore un couple de français et des Brésiliens. Dix francophones, ça va être dur pour nos amis Brésiliens.

Quand nous avons parlé à l'agence de l'anniversaire d'Emilie, on nous a promis un gâteau (on en demandait pas autant!). Seulement, personne n'a été prévenu. La cuisinière toute embêtée a concocté un petit dessert avec du Dulce de Leche et des bananes. Le briquet se transforme en bougie. Nous buvons un verre tous ensemble pour arroser ça et au lit car demain nous avons de nouveau une grosse journée.

Réveil à 6h en speed, petit déj, et nous voilà repartis.

Cette journée ne va pas se raconter mais se voir car nous manquons de superlatifs pour vous retranscrire nos impressions.

Le sud Lipez nous a totalement subjugué!

Nous reprenons la parole au milieu de cette journée pour exprimer un coup de gueule: "Mare des touristes français râleurs et éternels insatisfaits".

Nous nous traînons une sale réputation auprès des prestataires de tourisme sud-Américain (hôtels, resto, agences...). Le sud-Lipez est peut-être l'un des plus beaux endroits sur terre et le faite de pouvoir le visiter est déjà une chance. Seulement, pour certain français ce n'est pas suffisant. Aussi, pour vous donner un exemple, nous profitions d'un bain dans des eaux thermales en plein milieu d'un désert et, un français en entrant, a commencé à râler parce que l'eau était trop chaude!!!

Dans la même journée, une française nous a interpellé car nous rigolions à 300 mètres des flamands rose et que ça allait les déranger. Après cela, elle s'est approchée avec son reflex à seulement quelques mètres des oiseaux... c'est l’hôpital qui se fout de la charité!

Même un français qui a une agence de voyage à La Paz refuse de travailler avec ses compatriotes, car dit-il, ils sont trop "chiants".

Lourde tâche que celle de redorer l'image des français...

Retour aux vrais valeurs: la magnifique nature du sud-Lipez:

Nous arrivons à notre hôtel, les yeux encore plein d'images incroyables. Dans une même journée, nous avons pu voir un lac rouge, bleu, vert, des montagnes, des déserts, des eaux froides, des eaux chaudes, des oiseaux rouges, des ... bref, un panel de couleurs et de décors extraordinaires. Des paysages aux caractéristiques hors du commun dans un seul et même espace géographique: le sud Lipez. Un défilé d'images toutes aussi belles les unes des autres, tout ça dans une seule et même journée, on peut dire que ça sort de l'ordinaire! Cette région figure parmi les endroits les plus beaux qui nous a été donnés de voir durant ces sept premiers mois de voyage.

Nous repartons le lendemain matin direction le salar d'Uyuni. Aujourd'hui, c'est une étape de transition avec un peu moins de sites à visiter mais bon, les paysages restent toujours aussi impressionnants.

Pause repas au milieu d'un premier petit salar (désert de sel).

Après ce délicieux repas, nous reprenons la route. 

L'heure n'est pas à la promenade mais à la course. Le Paris-Dakar ( en Bolivie, c'est la géographie moderne!) arrive demain à Uyuni. Les chauffeurs ont peur de plus avoir de places dans les hôtels à coté du salar. Il faut donc arriver avant les autres touristes. Et à ce jeu là, nos chauffeurs ne sont pas mauvais. A plus de 130 km/h dans le désert, ça file! Finalement, nous arrivons les premiers afin d'avoir le loisirs de choisir notre chambre dans un hôtel... de sel. Oui oui de sel! Les murs sont en sel, les meubles sont en sel...etc

Ce matin, le réveil sonne tôt (4H) pour pouvoir profiter du lever de soleil au milieu du salar. Pour nos amis suisses, ce sera un réveil en catastrophe puisqu'ils n'ont pas entendu leur alarme. On part quand même à l'heure direction l'isla d'Incahuasi.

Le salar d'Uyuni est un vaste désert de sel situé sur les hauts plateaux du sud-ouest de la Bolivie.

Cette étendue de sel est située à 3 658 m d'altitude. Avec une superficie de 10 582 km², elle constitue le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Ses dimensions sont de 150 kilomètres sur 100. Sa formation remonte à 10 000 ans, quand l'étendue d'eau salée était une partie du Lago Minchin, un lac préhistorique géant. En s'asséchant, il laissa derrière lui deux petits lacs encore visibles, le lac Poopó et le lac Uru Uru et deux grands déserts de sel, le salar de Coipasa et le gigantesque salar d'Uyuni.

 Selon l’estimation de l’United States Geological Survey, le salar d'Uyuni recèle 5,5 millions de tonnes de lithium exploitables sur les onze millions de tonnes que compte la planète. Les réserves de lithium, composant essentiel des batteries électriques, sont actuellement le centre des attentions du gouvernement, ainsi que de plusieurs multinationales. Le salar d'Uyuni fait partie du « triangle du lithium » entre le salar d'Atacama au Chili et le salar del Hombre Muerto en Argentine qui concentrent 70 % des réserves mondiales de lithium. Notre futur carburant ...

Nous commençons notre traversée du désert direction Uyuni où s’achèvera notre tour. 

En chemin, c'est l'heure du moment tant redouté par Romain, las fotos locas!
Finalement, il va se prendre au jeu et même s'en amuser. 

Cliquez sur la photo !

Après ce moment récréatif, nous faisons un détour pour visiter l’hôtel de Playa Blanca, premier hôtel de sel de la région construit il y a plus de 25 ans, aujourd'hui, reconverti en musée.

Petit passage par le site d'exploitation du sel et direction Uyuni

Il est temps de terminer ce magnifique séjour dans le sud de la Bolivie. 
Nous arrivons à Uyuni. La ville est en effervescence avec l'arrivée du Paris Dakar. Nous décidons de la quitter au plus vite pour éviter de se faire prendre par ce grand barnum. Nous prenons la direction de Potosi. Nos amis suisses et basques prennent la même route alors nous décidons de partager un combi tous ensemble.Après avoir été déconnecté du monde réel pendant 4 jours, nous découvrons l'horreur des événements en France. Malgré la distance, nous nous retrouvons le soir avec les autres français partageant cette même émotion de chagrin et de colère. Tout le monde est sous le choc. 
 

Nous continuons nos discussions autour d'un verre, puis un autre, puis encore un autre jusqu'à finir dans une boite de nuit gays (si si) à 5h du matin ... 

La semaine que nous venons de passer dans le sud de la Bolivie a été vraiment exceptionnelle. Les paysages, l'ambiance dans le groupe, l'organisation, tout a fonctionné à la perfection. 

Encore un souvenir impérissable...

Comments

[devinez qui]

Ouah ça c'est du paysage, ya rien à dire la Bolivie, ça reste exceptionnel con el cielo el mas puro del mundo!
Merci pour le clin d'oeil perso, je suis très émue de lire ça!, et bonne continuation, maintenant vous devez vous rapprochez petit à petit du clou de votre voyage sur ce continent mais bon patience, plein d'aventures encore en perspective ;-)
LA SUITE, LA SUITE!