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Pérégrination Romélienne = Un idylle en voyage au travers de lointaines contrées.

09 May

Deux mules à la recherche de la cité perdue

Publié par romain et émilie  - Catégories :  #Pérou

Nous profitons de notre séjour dans la région de Cuzco pour organiser un trek de 3 jours vers d'autres ruines incas perchées au sommet d'une montagne, celles de Choquequirao (signifiant "le berceau d'or" en quechua).

Choquequirao est connue pour être la sœur sacrée du Machu Picchu, à la différence qu'elle est encore (pour le moment) préservée du tourisme de masse. En effet, pour la découvrir, il faut marcher et ça se mérite car le sentier est quelque peu exigeant par son dénivelé (la randonnée passe par des altitudes qui vont de 1550 m à 3033 m) et ses variations climatiques.

Depuis Cuzco, nous prenons un bus qui nous conduit jusqu'au kilomètre 154 sur la Panaméricaine. De là, nous montons dans un taxi pour descendre au village de Cachora à 30km d'où part le sentier qui nous mènera aux ruines incas.

Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue

Une fois arrivés dans le village, nous cherchons un lieu pour déposer nos sacs à dos le temps du trek. Nous demandons à plusieurs habitants jusqu'à trouver un hôtel tenu par des hollandais. La gérante est très sympahique et accepte de nous les garder sans aucune contre partie.

Allégés, nous ne perdons pas de temps et partons à la recherche de cette cité perdue.

Le sentier est peu fréquenté et la nature sauvage, en plus, le soleil est avec nous, un vrai régal! Nous rencontrons en chemin des touristes pour la plupart accompagnés de guides et de mules, on va vite en comprendre les raisons. Les sentiers  sont des successions de virages bien pentus tracés dans la montagne... en faites, ce ne sont rien d'autres que des chemins conçus pour le passage des mules!! Avec nos 15kg et 12kg sur le dos, on va vivre pendant 3 jours dans la peau de ces bêtes de somme!

Après 10km d'approche, nous commençons notre descente dans le canyon où l'on commence a appercevoir le majestueux fleuve Apurimac. De l'autre coté, on aperçoit le chemin que nous allons emprunter le lendemain, ca va etre du costaud !

La descente tire sur les genoux. Trois heures plus tard, nous arrivons au camping de Chiquisca à 1600m d'altitude. Le temps d'installer la tente, de préparer notre soupe et nous voilà déjà endormis... en voyant le chemin de l'autre côté du canyon, nous avons compris que nous devions préserver nos forces pour le lendemain. Nous partageons le campement avec deux americains accompagnés d'un guide, d'un cuisinier et d'un muletier (rien que ça!) et un groupe de péruviens originaires de Lima.

Deux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue

On se réveille à l'aube pour finir notre descente dans le canyon et commencer notre acsension. On se surprend à grimper plus facilement qu'à descendre.

Le soleil se cache derrière les nuages et une pluie fine nous rafraichit, parfait pour nous accompagner dans cet effort. Finalement, en avancant à notre rythme, on arrive au village de Maranpata 4h plus tard à 2900m d'altitude (1500m de D+ en 4 heures, c'est un bon score!). Il ne nous reste plus qu'une heure avant de rejoindre le camping au pied de Choquequirao. On profite de la vue sur l'autre versant de la montagne et sur le canyon en contre bas, pour pique niquer. Le groupe de péruviens arrivent au moment du café. Ils ont finalement opter pour un muletier On leur propose de leur servir une tasse et discutons avec eux.

Puis, on repart pour affronter les derniers (et pas des moindres) kilomètres ! En plus, de faire des chemins pentus, ils te font descendre puis remonter, puis redescendre puis remonter... bref, des dénivelés qui s'ajoutent aux 1500 que l'on venait de "se taper" !!!

Mais, tout effort mérite récompense : au milieu de cette somptueuse nature commence à se dévoiler un trésor caché : les ruines incas de Choquequirao. En prime, un condor se met à voler juste devant nous. La stupéfation est telle que nous n'avons même pas sorti l'appareil photo ! Des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans nos têtes !

Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue

Aprés s'être soulagés de 74 pesos, on arrive au camping.

Nous installons notre tente et nous nous reposons le reste de l'après-midi.

Le lendemain, nous partons à la decouverte de la cité perdue.

Un bref historique s'impose:

Pendant la période Inca (1438-1534), Choquequirao était à la fois un centre culturel et religieux. On peut supposer que cette citadelle a été utilisé comme un point de contrôle pour s'assurer l'accès aux zones de Vilcabamba, reliant la jungle avec d'autres grands centres tels que Pisac et Machu Picchu. On estime également que la citadelle a joué un rôle important en servant de lien entre l'Amazone et le cite imperial de Cusco.
Entre 1534 et 1572, pendant l'invasion espagnole, Choquequirao fut l'un des derniers bastions de résistance et de refuge des Incas, alors qu en 1535 Cusco était assiégée par les Espagnols . C'est à cet endroit (et en général dans toute la vallée de Vilcabamba) où Manco et d'autres empereurs Incas ont résisté aux assauts des Espagnols, jusqu'à la capture et l'exécution de Túpac Amaru en 1572.
Quelques explorateurs à la recherche de trésors eventuels ont fait  référence à cette cité perdue dont les premiers écrits sont apparus en
1710 mais tous seront mis dans l'oubli. Cette cité restera abandonnée et à l'abris de l'invasion espagnole, ce qui a permis qu'aucunes autres batisses ne se construisent par dessus les constructions originelles.
Ce n'est qu'en 1909 que l'archéologue Hiram Bingham et arpenteur Clarence Hay ont visité Choquequirao et élaboré une description détaillée du site, la citadelle a alors gagné l'attention des archéologues. Les premières fouilles ont commencé plusieurs décennies après la visite de Bingham. En 1986 des études intensives et plan de restauration du site sont faites. Actuellement, on estime que seulement 30% du complexe soit 1 810 hectares, a été découvert et exploité comme une zone touristique. La restauration s'est achevée en 2011.

Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdue
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Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue

Nous parcourons ses places, ses tours, ses quartiers agricoles, religieux, administratifs, ses temples, ses places et plateformes cérémonielles, ses ouvrages hydrauliques, ses habitations…... etc

Depuis la place centrale, nous prenons la mesure du domaine de l'Inca, un lieu plein d'énergie et de culture.

 

Deux mules à la recherche de la cité perdue
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Deux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdue

Nous sommes emmerveillés par ses terrasses sur diffrents niveaux qui servaient pour l’agriculture et pour éviter l’érosion du site. Et le clou du spectacle: nous nous rendons sur l'autre versant du site pour observer d'autres terrasses avec ses canaux d'irrigations et ses dessins de lamas en pierre blanche sur le granit.

Au milieu, on peut distinguer la maman lama et son bébé.

Deux mules à la recherche de la cité perdue
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Deux mules à la recherche de la cité perdue

Une fois la visite faite nous prenons le chemin du retour jusqu'au canyon. Nous ferons la connaissance de deux voyageurs francais et passerons la soirée à refaire le monde.

Le lendemain, nous reprenons l'ascension jusqu'au village de Cachora. Une fois sur la route, éreintés par ces 3 jours de marche, nous profitons de voir une voiture de police pour leur demander s'ils peuvaient nous ramener jusqu'au village. Il ne restait que 10 km... Nous avons donc été pris en stop par la police, une grande première !

Nous arrivons à l'hôtel pour récupérer nos sacs puis trouver un taxi collectif pour nous rendre à Abancay.

Deux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue
Deux mules à la recherche de la cité perdueDeux mules à la recherche de la cité perdue

Le machu Picchu est un site menacé en raison de l'afflux de touristes quotidien.  L'Etat péruvien, pour désengorger le Machu Picchu, veut developper Choquiquerao en installant un télépherique d'un bout à l'autre de la vallée. Pour en avoir discuter avec des habitants du village de Cachora, ce projet n'est pas vu d'un bon oeil par la population. Ce serait la ruine des petits commerçants, guides et muletiers locaux. Et, comme pour le Macchu Picchu, il y a de grandes chances pour que l'argent rentre dans les caisses des investisseurs étrangers. Un acces aussi facile du site pourrait à terme, menacer et enlever toute son authenticité.

Nous n'allons pas chercher à comparer les deux sites qui ont des caracteristiques, une histoire, un environnement bien distincts... bref, tous deux, méritent le detour !

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M
On était déjà monté au macchu à pied ; je ne sais pas si on aurait eu l'énergie de se faire aussi ce canyon. Mais que c'est beau ! Et au diable le téléphérique ... <br /> ( Mais en 1981 - oh les vieux routards - on ne voyait sûrement pas ce que vous avez vu )
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S
Un seul mot : MAGNIFIQUE !<br /> J'aurai jamais pu y arriver
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P
Moi je trouve ce site encore plus beau que le machu !! Et les 2 touristes ne sont pas mal non plus !!!
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